L’Orléanais Axel Roumy éveille nos sens

Photographe, peintre, auteur, l’artiste Axel Roumy fonctionne à l’envie et au rêve. Dernier projet en date, une œuvre sculpturale qu’il est en train de projeter dans la réalité.

Après trois années de travail autour du tourbillon, de l’aliénation des émotions, l’artiste orléanais. Axel Roumy s’active actuellement à créer « Le Berceau, une installation créative et méditative, un espace pour ne rien faire » que le public pourra découvrir et expérimenter lors de la fête des Duits, du 10 au 15 août à Orléans.

crédits photo: Julie Poulet-Sevestre/ République du Centre

Un mobile géant

Parti de la phrase d’Héraclite, « On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve », l’artiste de 32 ans a imaginé « un berceau flottant mais fixe au-dessus duquel serait suspendu un mobile géant avec des boules comme des morceaux de comètes d’étoiles, de météorites, colorés. Avec aussi des bols tibétains. Je travaille ainsi avec Emmanuel Pelletier », précise Axel Roumy.

Une œuvre qui évoquerait donc tout autant le temps qui passe que la mémoire. « Et qui dit mémoire dit archives, journaux. J’ai donc eu l’idée de m’adresser à La République du Centre pour récupérer de vieux journaux », raconte-t-il. Des journaux qu’il transforme avec farine et eau en papier mâché dans un atelier situé dans un ancien fournil, rue Tudelle. 

« Depuis tout petit, j’aime bidouiller, fabriquer », confie Axel Roumy. Pourtant, quand il quitte Orléans à 17 ans, c’est pour rejoindre une prépa HEC à Paris. « Mais je me suis assez vite rendu compte que ce n’était pas pour moi. J’aimais les rencontres, les voyages… » et la photographie. 

Il envoie alors une lettre à trois grands photographes de mode. Un seul lui répond: Jean-Daniel Lorieux, qui le prend sous son aile. Le début d’une aventure d’une dizaine d’années. « Je faisais tout: les castings, le travail avec les éditrices, la création des décors, l’organisation des shootings. J’ai évolué dans ce monde de haute couture, à mi-chemin entre l’art et l’artisanat, et j’ai rencontré des personnes passionnantes, créatives, lumineuses ». 

Parallèlement, pendant deux ans, alors qu’il est encore apprenti photographe, il est aussi majordome. « J’aime tout ce qui touche à l’organisation », justifie-t-il.

« Mettre un peu d’âme »

La suite, c’est beaucoup d’interrogations, d’envie de « faire quelque chose qui aurait plus de sens, de mettre un peu d’âme », relève le jeune homme qui décide alors de revenir à Orléans, deux jours avant le premier confinement.

Car Axel Roumy n’a pas que des envies de photographies. Ainsi, en 2019, à l’occasion de la Foire d’art contemporain à Bâle (Suisse), il a présenté L’Envol d’Angelo, une installation multisensorielle immersive de neuf tableaux inspirés du mythe d’Icare, neuf étapes de vie, neuf sculptures parfumées, neuf musiques composées par le compositeur Ponte Safara.

Dernièrement, c’est sur la scène du théâtre d’Orléans que s’est dévoilé son travail. Un ballet EKO, créé en collaboration avec la chorégraphe Emilie Plotton et le compositeur Ponte Safara où l’on retrouve son personnage d’Angelo.

Une aventure artistique qu’il a très envie de poursuivre.

L’envie, « ce qui caractérise toute ma création »,

assure-t-il.

propos de Julie Poulet-Sevestre